( par : moi-qui-existe-réellement-mais-en-privé )

[ en grisé : des précisions personnelles inutiles dans cette copie / la lettre a été postée le 9 janvier 2008 ]

Lettre aux autorités, relative à : emploi, solidarité, prospective en compétences industrielles

( voir en annexe les copies adressées pour information )


À l'attention de : Madame Christine Boutin,

Ministre du logement et de la Ville


Objet : Dénonciation de l'inconséquence à inciter à la mobilité géographique professionnelle

sans évaluation ni suivi social de cette 'politique'.


Madame la ministre du logement et de la Ville,

Vos qualités personnelles d'écoute et d'attention prévenante aux soucis des moins bien lotis devraient permettre à ce courrier d'éviter une trajectoire trop rapide vers la poubelle.
Puis-je, en restant concis, vous prouver la légalité et l'urgence personnelles de cette démarche épistolaire ? Il me faudrait en tous cas bien plus que cette page pour vous suggérer un aperçu de l'argumentation qui devrait étayer ces premières lignes ...
Bien que simple quidam, je voudrais en effet vous alerter sur des problématiques, touchant à l'intérêt général, mais que les administrés déplorent de ne pas voir débattues, ni sur la place Bellecour, ni ailleurs.

Si je tiens à vous entretenir des thèmes suivants, c'est qu'ils me concernent directement, et que je ne suis pas seul à considérer que vous pourriez influer utilement sur leur prise en compte politique :
* mobilité géographique professionnelle subie : - demande abusive et excessive de mobilité
- atteinte culturelle à l'équilibre d'un peuple sédentaire /-stress inconsidéré des déménagements
- incohérence entre 'nomadisme professionnel moderne' et régionalisation

- impact de cette mobilité sur l'acquisition (ou la perte !) de notoriété professionnelle.
- manque de coordination et incohérences entre : politique d'incitation à la mobilité /
politique des pôles d'excellence industrielle / politique écologique sanctionnant l'impécuniosité.
* accession à la propriété : iniquité, donc injustice, des mesures envisagées ...
* nécessité et intérêt collectifs à organiser une veille préventive contre la perte de logement ou de véhicule-critère-d'employabilité. ( bilan à établir, concernant les dépenses publiques, entre
- coût de la perte, et - coût du rétablissement de ces pré-requis du travail ? )


Il ne s'agit pas ici, bien sûr, d'un appel à refaire le programme électoral adopté, mais j'aimerais pouvoir me rendre compte, dans les faits, qu'en ce qui me concerne, les bugs identifiés font l'objet de corrections pertinentes et efficaces.
Comme le rappelait Monsieur Raymond Forni :

« il n'est point de vent favorable pour celui qui ne sait où il va » !

A quoi rime l'effort public consenti pour faire « rebondir » les gens du RMI, si ce n'est que pour placer le 'parasite' dans une situation pire que celle qui l'avait fait s'enliser ?

Quel est donc le cap qui m'est suggéré ? Une sanction (qui retombera sur mes proches) si je refuse d'avaliser un déclassement professionnel que l'écoulement du temps ne saurait justifier ?


Avec mes remerciements pour votre dévouement aux causes citoyennes, ne cherchant à espérer, de votre part, que d'éventuelles prises de positions susceptibles de me servir indirectement, j'espère vous convaincre, Madame la Ministre de mes sentiments les plus respectueux.


Page complémentaire, optionnelle, pour suggérer un aperçu d'argumentation circonstanciée.

Mobilité géographique professionnelle subie :

Quel est le coût pour la France du désenchantement citoyen et de la défiance des citoyens ? ...
Cette mobilité est trop souvent (en tous cas dans les SSII que j'ai connues) excessive et inconséquente. En regard des structures locales permettant l'intégration citoyenne, elle est incohérente, désadaptée et déstabilisante.
Quelle logique à voter pour un maire, pour un député, lorsqu'on doit déménager sans cesse d'une ville à une autre, d'un département à un autre ... et qu'on est, de plus en plus, incité à s'expatrier ?
Cette mobilité contredit, au moins en partie, la cohérence d'un effort de régionalisation !

Contradiction culturelle, atteinte psychologique, atteinte sociale :
J'ai le souvenir d'un sondage dénonçant le déménagement comme étant le stress le plus important pour les Français, devant la perte d'emploi et le divorce ...
La culture des Français, historiquement, n'est pas celle d'un peuple de nomades. Au delà de débats sur l'inné et l'acquis, force est de reconnaître le handicap infligé à une population que l'on voudrait faire 'muter' en l'espace d'une seule génération. L'interprétation modernisée des vocables de « mobilité » ou de « nomadisme », à la sauce industrielle moderne, déguise mal l'impréparation, l'improvisation incontrôlée, que les nomadisés ont à déplorer ! (exemple : Les déplacements des peuples nomades (en caravanes) étaient culturellement balisés de façon à entretenir, à renforcer les liens sociaux; les « missions» des SSII ne compensent la solitude des chambres de Formule 1 que par la religion du veau d'or salarial : un « gagner plus » âprement disputaillé ... ).


Incitations à l'expatriation :

Alors que la France recense une proportion grandissante de retraités, et voudrait par ailleurs attirer des talents étrangers, pour qui est-il pertinent d'inciter des chercheurs d'emploi à s'expatrier ?
Des évaluations, compte-rendus ou bilans de cette 'politique' sont-ils effectués et rendus publics ?
Même dans le cas idéal où un Français arrive à trouver à l'étranger un épanouissement professionnel, est-il sûr qu'il puisse raisonnablement compter sur la probabilité d'une réinsertion professionnelle au pays natal, lorsqu'il aura, par exemple, besoin d'assister ses parents vieillissants ?

Accession à la propriété :

Les mesures envisagées en ce sens, a priori , ne peuvent favoriser que ceux qui ont une source de revenus fiable, pérenne et relativement confortable. Est-il juste que ceux qui ont perdu leur emploi (sans avoir nécessairement démérité), et qui ne sont plus réembauchés, soient structurellement écartés de ces faveurs ?

Lien entre l'emploi et le logement:
Prenons le cas de ma profession : informaticien, travaillant essentiellement en SSII, et baguenaudé à travers tout l'Hexagone pendant une quinzaine d'années. A aucun moment il n'aurait été avisé de ma part de vouloir accéder à la propriété ! Ma situation actuelle de RMIste le prouve malheureusement : sans savoir de quoi je pourrais avoir démérité, je n'ai maintenant aucune perspective.


Cercle vicieux verrouillant et aggravant la précarité :
Au RMI, je n'ai pas pu entretenir mon véhicule, même sans l'utiliser (assurance, fourrière, contrôles techniques ...). Je n'imagine pas comment je pourrais en acquérir un autre un jour ...


Les accès Wifi gratuits dans les cafés ne répareront pas mon ordinateur ...

et comme l'énergie coûte cher de toutes façons, soit je m'adapte au froid, soit j'attends le printemps pour oser à nouveau recommencer à avoir la prétention d'essayer d'entretenir les compétences pour lesquelles nous avons tous (Etat, école, université, moi-même ...) tant investi jusqu'ici ...