Archipiades
et les 7 000 000 de cochongliers , au pays de l'Open Source
/
cauchemar
d'informaticien
(Attention
! pour faire bonne mesure ce texte, en lui-même, va tourner
au
cauchemar ...)
( par Don Quichotte )
La neige est tombée cette nuit; les SSIIs, l'APEC,
l'ANPE, ... , ni personne n'y est pour rien paraît-il, mais
par
les temps qui courent l'informaticien au chômage n'a plus
qu'à
compter les flocons en espérant puissamment que se confirme
la
très sainte Reprise. Avant de m'acharner à
nouveau à
la production requise de Curriculum Vitae et candidatures magiques,
seule activité autorisée pour garder le droit
à
des ressources de survie, je reprends en mains, en bon cow-boy, la
lecture supposée autorisée (aux heures ouvrables)
du
dernier «01 informatique», 20/01/2006,
page 24 ,
encart :
J'ai reposé mon
front sur mon
magazine sans blog, me prenant à penser,
Et n'ai pas pu me
résoudre à poursuivre ... la lecture du
commentaire des
plans anti-pénurie d'informaticiens.
Bon sang, mais
c'est bien sûr, c'est de là que me vient ce
rêve
de cochongliers !
« Comment il faut calquer la vie et
tous ses mots, c'est vous qui le savez, sublimes animaux
! »
Les Rencontres Anti-Mondialisation (RAM) ont ramené
sur le tapis, récemment, des discussions sur les OGM et sur
les AGM : Animaux
Génétiquement Modifiés. On s'y est
demandé si ces AGM, genre
« chèvre
sécrétant de la toile
d'araignée »,
n'étaient pas des Usines, voire des chimères ...
Ou encore : les trucs
Génétiquement Modifiés sont-ils moins
'naturels' que les séculaires espèces animales ou
végétales, domestiquées et
transformées pour nos convenances,
et qui constituent la base de notre culture pastorale.
C'est ce qui a
du me faire rêver de cochongliers : ces cochons
croisés
avec des sangliers ( à moins que ce ne soit l'inverse).
J'avais entendu d'anciens collègues chasseurs se plaindre
d'une disparition inéluctable des authentiques sangliers
dans
leur région ... Des fainéants de cochons
domestiques
ont eu l'appel du large, tandis que des sangliers
dévoyés
ont eu la paresse de s'accommoder des facilités
accaparées
par la gent rurale. Maintenant qu'ils se sont accouplés, les
différences s'estompent de génération
en
génération, au grand dam des amateurs du sanglier
aux
truffes, qui comme Obélix n'aiment que les viandes sauvages.
De là à imaginer un scénario
à la
Hitchcock avec des conchongliers à la place des oiseaux ...
« Mais où sont les neiges d'antan
? » nous chantait Georges Brassens
(« Dites
moy où, n'en quel pays / Est Flora la belle Romaine, /
Archipiades, né Thaïs /Qui fut sa cousine germaine
..)
Eh oui ! Il est loin le temps de
Blanche-Neige et les Sept Nains. C'était
rafraîchissant, cette pure Neige entourée de 7
petits
nains sympathiques et
attentionnés.
Maintenant, le temps est aux histoires
dégénérées,
au genre 'gore' , avec des cochongliers (Gorets
& Co.). Archipiades
était-il ce malheureux Alcipiade qui, en 415,
entraîna
son parti démocratique Athénien dans une
expédition
désastreuse en Sicile , et que l'on prenait, au
Moyen-âge,
pour une femme ? On
dira qu'ici c'est la cousine de
Blanche-Neige et on l'imaginera oppressée au sein d'une
multitude avilie par des désirs chimériques ...
Autrefois le conte amenait parfois à prendre le
rêve
pour la réalité, maintenant ce serait
plutôt la
réalité que l'on voudrait plier à
l'avènement
de réelles chimères.
De façon
analogue, le phénomène cochonglier risque de
menacer la dynamique de l'Open Source, et la vision initiale et
désintéressée
attribuée à ce formidable mouvement risque bien
de
fondre comme les neiges d'antan. Comment pourrait-on alors
revitaliser un phénomène si avantageux ?
Les
Neiges du temps jadis qui portaient le Logiciel Libre
étaient
avant tout celles et ceux qui le réalisaient
eux-mêmes.
Aujourd’hui, les cochongliers de l'Open Source sont surtout
des
commerciaux qui le défendent et le vantent avant tout pour
l'intérêt immédiat qu'ils en tirent.
S'ils
continuent à voir les vrais passeurs d'enclos comme des
sauvages, des utopistes ou des pigeons, ils risquent de ne plus
connaître longtemps le goût de la
liberté.
♪ Ballade des dames du temps jadis ♫ | |
Dites moy ou, n'en quel pays Est Flora la belle Romaine, Archipiades, né Thaïs Qui fut sa cousine germaine, Echo parlant quand bruyt on maine Dessus rivière ou sus estan Qui beaulté ot trop plus qu'humaine. Mais ou sont les neiges d'antan? Qui beaulté ot trop plus qu'humaine. Mais ou sont les neiges d'antan? |
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... |
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![]() ![]() Gorets & Co |
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Remarque
sur le noir et blanc :
Tout compte fait, il
faut dire que le Logiciel Libre a certainement le même
magnétisme que le logiciel propriétaire pour
attirer à lui les esprits binaires : c'est 0 ou 1, c'est
blanc
ou c'est noir, on ne veut pas s'embrouiller
avec des nuances.
Notons que les Linuxiens aiment bien le pingoin, blanc et noir, mais pas uniformément gris comme le cochonglier ... De bonnes âmes, écologistes et puristes, diront que le côté noir du pigoin, c'est son affiliation à la société privilégiée, voire son penchant pour un élitisme flagrant : la faible proportion des terriens qui peuvent disposer d'un ordinateur témoignerait de cet égoïsme informatique. Certains de ces critiques, binaires eux aussi, par mimétisme sans doute, vont même jusqu'à vouloir le boycott, voire l'anéantissement, de toute technologie moderne.... Une réponse du 'pingoin', binaire elle aussi, à cette hostilité latente, pourrait être la suivante : - soit il se défend d'être noir : on rappelle la gratuité des licences logicielles, on parle du Simputer, de l'ordinateur à 100 € conçu aux USA pour équiper les populations indiennes défavorisées ... - soit il assume sa face sombre : si la logique devait être de briser tous les ordinateurs pour essayer de devenir tout pur, et blanc comme neige, il faudrait aussi demander aux musiciens de brûler tous les pianos, ... et de ne garder que des pipeaux ! (précision, au cas où : le piano a des touches blanches et noires ... et seule une minorité de riches peut vraiment s'y exercer) On pourrait par ailleurs se demander si la notion de "Commerce équitable" ne sous-tend pas un à-priori inconscient de "Culture universelle commune de l'Humanité"; mais il faudrait pour cela sortir du mode binaire ... ON devra donc peut-être attendre qu'ON nous mette au point une informatique quantique pour savoir aborder la question ? ... Je dirais donc en fait, pour ma part, que "des gouts et des couleurs, on ne discute point", si ce n'est qu'en cette période hivernale, on peut être plus particulièrement sensible à l'esthétisme d'un décor en noir et blanc. À noter aussi que le pingoin n'est pas purement noir et blanc; il a aussi un bec jaune. C'est par là qu'il exprime ses propres couleurs, qu'il caquète, jacasse ou palabre, en n'ayant cure de devenir une mascotte idéalisée, chosifiée, froide, guindée, conventionnelle et chimérique, dans un monde qui n'est pas le sien. |
Pour une réflexion plus sérieuse, voir :
« Qui se cache derrière Homo Numericus ?
Agé
d’une trentaine d’années, je
m’intéresse
depuis un certain temps à titre personnel aux technologies
numériques. De par ma formation, purement
littéraire
(Ecole Normale Supérieure et Lettres Classiques), je
n’étais
pas vraiment prédisposé à aborder ce
type de
sujet. Mais ce sont les modifications que les NTIC provoquent dans
les relations sociales qui m’ont
intéressé. J’ai
suivi un cursus en ethnologie (DEA à Nanterre), et je me
suis
spécialisé en anthropologie politique,
africaniste en
particulier, ce qui m’a permis de passer près
d’un an au
Niger. »
http://droitauteur.levillage.org/spip/article.php3?id_article=68
mardi
17 janvier 2006.
http://www.aditec.org/site/mediath/main08.htm
La
propriété
industrielle /
Propriété
industrielle, protection ou discretion
http://www.noolithic.com/article.php3?id_article=56&PHPSESSID=d688731b0835ccd6024d704e1e468147
Noolithic
: L'intelligence collective au service d'un
développement durable
« Quels
défis pour
l’éthique dans notre société
technologique ? »