Informations à vérifier vous-mêmes :
- à Grenoble, le conseil municipal se prononcera sur l'achat d'ordinateurs de
vote le 30 octobre. Il s'agit de la première grande ville qu'essaye d'équiper
le fabricant américain ES&S, l'enjeu est donc d'importance pour eux.
Le
vote n'est pas complétement acquis, car une partie de la majorité municipale
a compris le problème. Détails :
http://www.recul-democratique.org/Reactions-a-Grenoble-devant-le.html
Citoyens et informaticiens pour un vote vérifié par
l'électeur Ordinateurs-de-vote.org
* * * * * * * * * * * * * * *
*
Communiqué de presse - jeudi 19 octobre 2006
* * * * * * * * * * * * * *
* *
Nedap/France-Élection :
des ordinateurs de vote fraudables en deux
minutes, des électeurs espionnables depuis la rue et un marketing
mensonger.
* * * * * * * * * * * * * * * *
Suite à la démonstration
faite début octobre aux Pays-Bas que les ordinateurs de vote
Nedap/France-Élection sont aisément fraudables,
nous demandons
solennellement au Ministre de l'Intérieur de retirer l'agrément des
ordinateurs de vote Nedap/France-Élection,
et d'en suspendre toute
utilisation en France[1].
La fondation "Wij vertrouwen stemcomputers
niet" (Nous ne faisons pas confiance aux ordinateurs de vote) a analysé en
détail un ordinateur
Nedap, et a publié un rapport[2] démontrant que *«
n'importe qui, disposant d'un bref accès aux équipements n'importe
quand
avant l'élection, peut obtenir un contrôle complet et
virtuellement indétectable sur les résultats de l'élection »*. Par ailleurs,
ce même
rapport explique que l'on peut *espionner l'électeur* en analysant
les émissions radio-électriques de ces ordinateurs de vote[3].
Que
cette vulnérabilité ait été démontrée est le fait nouveau. *Qu'elle existe
est connu depuis décembre 2004, année où ces ordinateurs ont été
autorisés en
France.* Décembre 2004 est la date de publication du premier rapport de la
"Commission on Electronic Voting" en Irlande. Ce
rapport explique que « deux
minutes d'accès non autorisé suffirait pour échanger le logiciel »[4]. Nous
avons rendu public ce fait en avril 2006[5].
Ces ordinateurs de vote
Nedap sont agréés en France avec des modifications « très mineures », et ont
été vendus à environ un millier
d'exemplaires, ce qui fait un petit million
d'électeurs concernés. Tout laisse à penser que les conclusions de ce rapport
néerlandais
s'appliquent indifféremment aux Pays-Bas, en Allemagne, en France
et en Irlande (où 7500 de ces ordinateurs restent stockés dans des
entrepôts
depuis 2004 sans être utilisés[6]).
Les responsables
municipaux se retranchent derrière l'agrément donné par le Ministère de
l'Intérieur (ce sont les communes qui décident d'acheter
ces ordinateurs,
mais elles doivent choisir parmi les modèles agréés).
Cet agrément se révèle
incapable d'imposer le moindre contrôle de l'intégrité de ces ordinateurs. Il
n'a pas imposé non plus de mesure
pertinente des émissions
radio-électriques.
Ce rapport explique également comment modifier ces
ordinateurs afin de jouer aux échecs avec. Pourquoi cette démonstration,
certes déjà fort
amusante en elle-même[7] ? Parce que ce fabricant dénie,
au mépris de toute vraisemblance, que ses appareils soient de
l'informatique
: il les présente comme des dispositifs très simples incapables de faire
autre chose que d'enregistrer des votes[8].
*Ce marketing crétinisant et
mensonger influence des municipalités naïves* et les conduit à des
affirmations fantaisistes
telles que « contrairement à d'autres systèmes de
vote électronique, la machine à voter ne contient pas d'éléments
informatiques. »[9]
ou c'est « une calculette géante plutôt qu'un ordinateur
»[10].
Contacts :
Pierre Muller, fondateur de
Ordinateurs-de-vote.org (anciennement recul-democratique.org)
Chantal Enguehard, maître
de conférences en informatique à l'université de Nantes
Rappel : les ordinateurs de vote (dénommés "machines à
voter"[11]
par le code électoral) sont de l'informatique bien à part.
Leurs utilisateurs - les électeurs et les assesseurs - ne peuvent pas
vérifier leur bon fonctionnement.
L'exactitude d'une opération bancaire est
vérifiable a posteriori par les relevés de compte, mais si les ordinateurs
modifient des votes, personne ne s'en apercevra.
Les électeurs sont donc
contraints à une confiance aveugle dans le fonctionnement correct et intègre
des ordinateurs de vote. C'est en soi contraire aux principes d'une élection
démocratique.
[1] InternetActu, publication de la FING et de
l'Inist/CNRS (70 000 lecteurs hebdomadaires),
formule une demande
similaire <
http://www.internetactu.net/?p=6616>.
[2]
"Nedap/Groenendaal ES3B voting computer : a security analysis" :
http://www.wijvertrouwenstemcomputersniet.nl/images/9/91/Es3b-en.pdf
[3]
Une vidéo <
http://www.youtube.com/watch?v=B05wPomCjEY>
montre que cela
fonctionnerait jusqu'à 25 mètres de distance.
[4]
Michael Scott (Dublin City University), premier rapport de la CEV,
app.
2B
<
http://www.cev.ie/htm/report/first_report/pdf/Appendix%202B.pdf>,
page 139.
[5] Dans le document distribué à des cadres municipaux
dans
un colloque de l'Association des Maires de Grandes Villes de France
: "Qui
contrôle le vote électronique ? Le déclin silencieux du
contrôle
citoyen
<
http://www.recul-democratique.org/IMG/pdf/Qui_controle_le_vote_electronique.pdf>".
[6]
"L'Irlande sera-t-il le premier pays à abandonner le
vote électronique ?
<
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=9860>"
[7]
Voir les photos
<
http://www.recul-democratique.org/Detournement-d-ordinateur-de-vote.html>
sur
notre site.
[8] « Nos machines n'ont rien à voir avec des
ordinateurs.
Ce sont de simples objets électroniques. » Hervé
Palisson,
directeur de France-Élection, importateur de Nedap (Sciences &
Avenir
de septembre 2006
<
http://www.recul-democratique.org/Liens-pour-l-article-de-Sciences.html>).
[9]
Mairie de Suresnes
<
http://www.ville-suresnes.fr/fr/machineavoter/machineavoter.html>
[10]
Les nouvelles de Châtenay-Malabry, septembre 2006
<
http://www.chatenay-malabry.fr/pdf/mags/chatenay_111.pdf>
[11]
Le terme de "machines à voter" a été introduit dans le code électoral en
1969, époque où il ne s'agissait pas d'informatique. Il n'est plus approprié
aux ordinateurs actuellement
utilisés.