( par : moi-qui-existe-réellement-mais-en-privé )

[ en grisé : des précisions personnelles inutiles dans cette copie / la lettre a été postée le 9 janvier 2008 ]

Lettre aux autorités, relative à : emploi, solidarité, prospective en compétences industrielles

( voir en annexe les copies adressées pour information )


À l'attention de : Monsieur Xavier Bertrand,

Ministre du Travail, des relations sociales, et de la solidarité



Objet : Témoignage d'un cas d'exclusion sociale et appel à un traitement constructif,
à l'occasion d'une entrevue avec un responsable territorial.


Monsieur le ministre du Travail, des relations sociales et de la solidarité,

Cette lettre témoigne d'une forme d'exclusion - par un déclassement professionnel injustifié et injustifiable - qui, pour n'être pas médiatisée, relève d'une injustice structurelle préoccupante.
Cette conviction étant trop souvent partagée, par d'autres collègues, pour être ignorée.

Les faits :

après plusieurs années de travail, la reconnaissance pratique de mes aptitudes professionnelles avait conduit à ce que je sois embauché comme ingénieur en informatique industrielle (chez ______,
en 1991 , puis chez _______, en 1993 ) ... Or, aujourd'hui, contre mon gré, je ne peux plus trouver d'emploi dans ma profession depuis 1997. Mes valeurs morales et mes convictions politiques (non claniques ni politiciennes), autant que la mémoire des faits qui me concernent, m'obligent à refuser définitivement et catégoriquement toute incitation à la culpabilisation personnelle.
L'Administration connaît (ou devrait pouvoir facilement connaître) le détail des événements qui m'ont conduit dans l'impasse actuelle : la Justice officielle en a été le premier témoin. ( Elle a conclu en ma faveur, laborieusement, suite à mes recours aux prud'hommes - même si nous constatons qu'un dédommagement pécuniaire ne s'avère pas être une solution pertinente aux dérapages (en partie) dénoncés. -L'ANPE, par exemple, n'a pas assumé ses responsabilités)

Le ressenti : à quel moment aurais-je donc démérité ? Quid de ceux qui me soutiennent ?

Le comportement de l'Administration (ANPE, Justice, contrôle du RMI ) ne me laisse sentir qu'un état de déni, de « classement sans suite » concernant le suivi de mes dossiers : une absence de coordination conduisant à un oubli/abandon irresponsable et inconséquent.

Mes proches et ceux qui me connaissent, ou ceux qui m'ont connu, savent, (quoique certains puissent en dire peut-être maintenant en mon absence ?), que je ne suis pas un 'cas' à part.

Les ouvrages, rapports ou études officiels, les écrits sérieux, de notoriété mondiale, ne manquent pas pour corroborer l'interprétation d'ordre politique sans laquelle je ne pourrais pas comprendre ce qui me laisse sur le carreau. L'insinuation, par absence définitive de dialogue, de je ne sais quels défauts personnels envisageables, ne saurait 'relativiser' les abus constatés, ressentis et vécus !

En tous cas, une approche qui se voudrait uniquement « pragmatique » montrerait bien que le « traitement au cas par cas », s'il a jamais vraiment été tenté en ce qui me concerne, a dramatiquement échoué. Les autorités d'une République démocratique peuvent-elles plus longtemps vouloir masquer le constat d'une conjugaison de problèmes structurels ?

Je suis à jour de mes devoirs civiques (y compris Service Militaire). Pour que le contrat social soit respecté, il faudrait que je puisse avoir confiance dans le respect de mes droits.

Concrètement, mes proches sont indirectement, mais d'une façon de plus en plus inquiétante, touchés, accablés et déstabilisés par ma situation : reconnu sans perspective professionnelle crédible (suite aux abus répétés de mes derniers employeurs), mais radié de mes droits ASS d'une façon qui, en toute logique, m'indique comment on finira par m'envoyer à la rue ...

La mise en cause indirecte que ressentent mes géniteurs est une grave injustice qui les atteint par contrecoup alors qu'ils ne l'ont assurément pas méritée !



Ce sont mes parents qui subissent les contrecoups des aléas de ma relégation au RMI ( ils n'ont jamais démérité dans leur rôle éducatif ! Pourquoi l'Etat refuse-t-il de voir la sanction (de moins en moins indirecte) que leur impose son refus d'assumer le devoir d'éviter le gaspillage de mon capital de capacités professionnelles ?
Si la fatalité veut que le gouvernement reste impuissant à me « réinsérer » dans la vie active, d'aucuns n'oublieront pas, pourtant, la rapidité avec laquelle des criminels ont pu être recasés dès leur sortie de prison ! Devront-ils comprendre qu'un excès d'honnêteté est un défaut rédhibitoire ?

Les alternatives :



Enjeu de ces alternatives :
- dans le premier cas : déclin-pourrissement personnel et collectif ...
- dans le second cas :


Merci de votre attention, et, bien que j'aie amputé cette lettre des développements nécessaires à une réelle argumentation, j'espère vous avoir clairement suggéré que si j'ai su m'adapter jusqu'à l'âge de 37 ans, l'idée d'être bon pour les orties à 48 ans me déplaît tout autant qu'à n'importe qui. Pourtant, en ce début d'année 2008, je fais encore l'effort d'espérer ...

Veuillez donc agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de mon très profond respect.