Gamme
: c'est comme pour
s'exercer, pour apprendre, ou pour pratiquer une "musique"
(Mais là, c'est
sans doute la muse
de l'informatique qui nous amuse ... Les gones avertis ou anglicistes,
qui ne ratent pas une occasion de jouer intelligemment même
avec les choses sérieuses;-)
sauront y voir un clin
d'oeil à notre projet phare GAMIN)
Ouvertures
: contrairement à certains à-priori,
l'informatique n'est pas un système
fermé...
D'ailleurs, plusieurs approches en sont possibles: nous
espérons en aborder quelques unes... (01)
Normes
: la
clé des enjeux de cette discipline ... (N1)(N2)
Informatique
: ... ça évidemment, ceux
qui la font croient presqu'autant la connaître que ceux qui
l'utilisent .. et qui en dissertent presqu'autant que ceux qui ne
veulent pas en entendre parler. Mais au fond est-ce
que,
séparément, l'Information
ou l'Automatique
nous ferait
autant gambader ?
rappel de notre charte : nous sommes apolitiques (pas de politique politicienne), et laïques
Cela n'empêche pas de se soumettre au devoir moral d'aborder les questions politiques qui nous concernent !
vu
dans "La Recherche" de
septembre 2005 (p.7) :
« [...]
Pierre-Gilles
de Gennes, parlant de la chilarité, nous dit :
"Toutes les molécules qui forment notre matière
vivante (...) sont composées uniquement avec
l'espèce gauche. Nous n'en comprenons pas la cause" .
On peut remarquer que dans le domaine industriel, on observe
un phénomène analogue d'asymétrie. Le
sens du filetage de nos vis et boulons est unique, sauf contraintes
particulières [...
...]
Ces asymétries issues de la construction humaine,
nous en comprenons les causes. Pour le filetage, en production,
cela
réduit de moitié le nombre de machines outils et
le matériel obtenu à distribuer. A l'utilisation,
et pour la même caractéristique
mécanique, cela réduit de moitié le
choix. [...]
Par analogie, et alors qu'aucune force ne justifie une
synthèse asymétrique en chimie, on peut
soupçonner que [.. des
raisons ..] ont conduit vers
l'unicité d'une seule classe
d'asymétrie. La vie faisant appel à une chimie
hors de
l'équilibre et fondée sur de nombreux
échanges au
travers des chaînes alimentaires, nous
sommes en
systèmes ouverts, donc
potentiellement
briseurs de symétrie. Jacques Touche,
Malakoff (92)
»
=>
l'adoption ou l'appropriation de normes, par des individus humains,
impliquent des processus de choix, raisonnés ou arbitraires,
plus ou moins conscients. (
C'est dans ce cas à l'Homme lui-même de se risquer
à briser un équilibre des possibles )
Un minimum de prise de conscience des enjeux liés
à
cette indispensable et incontournable mise en œuvre
de
normes est indispensable à une lucidité salutaire.
Rien n'oblige à croire que le pouvoir implicite que
recèlent les normes les plus couramment
appliquées
doive être l'apanage de quelques spécialistes.
Nous souhaiterions, à notre petite échelle,
encourager un
effort commun de conscience et de lucidité, par la mise en
pratique de ce questionnement en partant de projets concrets. Cette
démarche se veut citoyenne et responsable et ne devrait pas
être confondue avec une attitude protestataire
ou
prétencieuse.
Dilemmes :
se conformer passivement à des normes par principe ou
prétendre en
établir ? ... / limites du jeu ? / limites du
choix ?
Comment composer entre conscience du déterminisme et
liberté, entre audace ou conformisme, prétention
à
inventer ou à comprendre, intérêt bien
soupesé ou mal supposé, passe-temps ou temps qui
passe
... ?
Peu importe, nous voudrions une action pratique et partagée;
et
comme on dit : « Plus on est de fous, plus on rit »
( Attention : ne pas prendre, ici, le mot 'discipline' au sens militaire ! Aucun penchant, chez Gonic, au clonage, du genre : un gone, et puis un gone, et encore un épigone ... Non ! la Norme n'est que le référentiel commun qui permet la communication ... )
N2 :
regard GONIC :
Le monde ne s'apprend pas. Il se vit ! Plutôt que de se conformer
à « apprendre » ce qui est, il nous
paraîtrait
déjà moins prétentieux et vain de
chercher à comprendre - au sens étymologique :
« prendre
avec ».
Pour nous, comprendre passe par la nécessité
de se réinventer une représentation mentale,
intime, de
tout ce qui se présente à nos sens, à
notre
intellect (, à notre âme ?).
Cette interprétation
personnelle et intime du monde est sans doute essentiellement
inconsciente. Raison de plus pour dénier à
quiconque
le droit d'ingérence dans ce processus.
Gageons que la
meilleure façon de s 'approprier les Normes
nécessaires
à la société restera d'en
découvrir le
besoin et la pertinence ... à force
d'expérimentations
et d'expériences librement menées.
Individualiste
ou pas, c'est par des préoccupations concrètes et bien
partagées que
tout un chacun élargit son champ de conscience : ( y'a pas que la littérature dans la vie !)
- s'il
ne s'agissait que d'acquérir des solutions toutes faites, de
se donner l'illusion d'être(*),
en développant
une virtuose
maîtrise de l'utilisation d'outils, ou
méthodes
préconçues par une élite d'experts,
- si notre horizon devait se résumer à alimenter
une
sous-caste de techniciens/soldats/mercenaires,
- ou encore, si nous ne devions chercher qu'à jouir
d'une puissance de domination sur une population d'automates,
savamment
asservis dans des usines à logiciels :
alors, de telles motivations ne
pourraient engendrer notre quête de sens commun ...
(
* : il est
loisible de voir une allusion humoristique à la Divine
Comédie de Dante dans l'injonction au "savoir être" :
communément professée par les
spécialistes du
management, qui savent jouer la mouche
du coach .
Cependant, nous espérons garder le sens
du respect pour ceux qui, directement concernés par leurs
contingences matérielles, n'auraient plus l'humeur de rire.)
Ni pure philanthropie, ni scientisme, la démarche qui a motivé le Logiciel Libre pourrait s'apparenter plutôt à la saine curiosité des Chercheurs sincères tels Pierre et Marie Curie, ou, au hasard, Galilée (qui pouvait arguer d'une acception personnelle et active de la contemplation de la Création, considérée humblement, mais au sens large et avec une vue ouverte.) La communication et l'échange d'idées et d'informations sont indispensables à l'élargissement des perspectives, et dans la discipline informatique, encore moins qu'ailleurs sans doute, point de prétention possible à la gloire individuelle : tout résultat ne peut être que le fruit d'un travail d'équipe(s) ! - « Vae soli ! »
voir le livre : «(Re)penser la technique / Vers une technologie démocratique »
par Andrew FEENBERG / (Editions Recherches) (titulaire de la prestigieuse Canandian Research Chair in Philosophy of Technology, à la School of Communication de la Simon Fraser University)
page 124 : « Le moyen le plus important d'assurer une représentation technique plus démocratique reste donc la transformation des codes techniques et du processus éducatif qui les inculque
»
www.rohan.sdsu.edu/faculty/feenberg
Attention
!
: même si cela n'en a pas l'air à
priori, l'aventure à laquelle nous vous convions pourrait
bien être de longue haleine, et certainement plus humaine que
technique ...