C'est devenu, aujourd'hui,
un lieu commun :
« les
Français se désintéressent de la politique
;
ils se défient des politiques ».
En
outre, peu se soucient de l'ambiguïté du mot
« Politique » dans ce genre
d'expression
désabusée. Pourtant, un coup d'œil
au dictionnaire laisse déjà entrevoir les
amalgames
favorisés par l'homonymie imposée par notre
vocabulaire
officiel :
<politique
: définition du dictionnaire>
De plus, dans le langage courant, on confond allégrement,
avec ou sans malignité, les notions couvertes par le mot
'politique' avec celles que recouvre le mot 'politicien' <politicien
: définition du dictionnaire>
Une
question
d'actualité, à la veille d'une
échéance
électorale essentielle, et à l'heure
où chacun
prétend vouloir favoriser le dialogue citoyen, est donc de
clarifier et de préciser le vocabulaire employé. S'il
s'agit de 'politique politicienne', il ne peut effectivement y avoir
que des politiciens pour s'étonner de ce qu'une
majorité de citoyens équilibrés aient
d'autres
soucis que des calculs purement claniques, exposés par des
journalistes payés pour gloser à partir de cette
manne
d'inspiration téléguidée .
Quand, par contre,
on s'intéresse à la
'conduite
des affaires publiques', on est rapidement ramené au
piège
de l'élitisme. Le citoyen ordinaire, convaincu d'avoir
affaire
à des questions qui dépassent ses
compétences,
ses connaissances ou ses capacités d'information, s'en remet
à
des spécialistes de politique, et la boucle est
bouclée
: option politique ou option politicienne finissent par ne faire plus
qu'un !
D'où
cette attitude, peut être
inconsciente mais
couramment répandue, qui incline à chercher avant
tout
Le bon candidat politique qui défendra ses
intérêts,
et des convictions partagées. On perd alors progressivement
l'habitude, puis le goût et la curiosité de
discerner,
analyser, et comprendre par soi-même les enjeux politiques,
afin d'imaginer et de se forger ses propres réponses ; on se
contente alors d'accepter et de partager les
convictions professées par l'élu de sa
démission
personnelle.
lu dans
"Le Figaro" du
30-11-2006 page 11 : «
Recherche et marché : les réflexions du
Comité éthique »
[...]
« La réflexion éthique a-t-elle
tendance à diaboliser le marché ? - La
réflexion éthique n'est ni dans la
frilosité vis-à-vis du marché ni
dans sa diabolisation. Elle doit en revanche pouvoir dire quelle est la
marge de liberté de la recherche. Et surtout
quelle doit
être la
lucidité du monde de la recherche dans la connaissance
éventuelle de
son instrumentalisation.
Au fond, ces journées sont une
réflexion sur
une certaine naïveté
collective, qui
émane à la fois des chercheurs,
des médias, et d'une grande partie de la
société.
Propos
recueillis par Catherine Petitnicolas »
Dialogue
et partage :
On
en
arrive
ainsi à une nouvelle confusion, ou à un
glissement
consensuel et culturel de sens, à propos de 'partage'
d'opinions ou de décisions.
Dans une
démocratie, il est de bon ton de souhaiter que les
décisions
politiques soient partagées par la plus
grande
proportion possible des citoyens.
Attention, toutefois, à ne
pas se laisser piéger par la rhétorique !
L'opinion
d'un
chef, charismatique ou pas, peut être dite
partagée,
même si elle l'est par la contrainte !
Le
Politique, soucieux de légitimité, devra
avant de les institutionnaliser, faire
partager des
desseins clairs : il devra alors informer,
pour ensuite
convaincre. Selon son
tempérament, il peut alors
envisager de 'faire de la pédagogie'
à ses
administrés, ou bien essayer de leur suggérerses vues, en s'évertuant à séduirel'opinion.
Tout
cela est beaucoup mieux que de se contenter d'imposer abruptement,
mais ce Politique pourra quand même, pour ce faire, jouer de
son autorité et des facilités que lui
confère le
Pouvoir ...
Cette
approche du partage de décisions
préconçues,
on le voit, laisse entendre une dynamique de gestation
unilatérale
des desseins, idées ou décisions politiques. Des
Décideurs conçoivent une décision, et
ensuite,
c'est à la population d'accepter ou de valider. Si tout le
monde est d'accord, après coup, la décision sera
réputée partagée.
Voyons
là le piège rhétorique
à éviter
! L'idéal
démocratique sous-entend
bien plus qu'un partage 'à posteriori' de
solutions
toutes faites, quand bien même elles seraient parfaites.
C'est
à la gestation même des idées et des
décisions
que le Peuple a besoin de
participer !
Ce n'est pas seulement une décision finale qui
doit être
partagée, ce sont aussi l'enrichissement culturel,
l'ouverture
et la liberté qu'apportent les soucis, les doutes et le
travail nécessaires à la découverte ou
à
l'invention de la décision à partager.
Quand on se contente
de valider ou d'accepter des
propositions,
il n'y a dialogue qu'au moment de cette validation
ou acceptation;
une Démocratie digne de ce nom devrait permettre
un
dialogue permanent, dès la gestation des
nécessaires
décisions à adopter. ( Clin d'œil au
« vote
à eau » , option
« cahier de doléances
temps réel » ...)
Ce
dialogue permanent, et en
« temps-réel »,
est d'ailleurs de plus en plus indispensable en notre XXIème
siècle, vue la complexité grandissante et
structurelle
des problèmes à résoudre :
même dans les
armées, la tendance moderne semble bien être de
donner
de plus en plus d'autonomie au simple 'fantassin' !
Comment
élever
le débat, quand
celui-la est déjà
mené
par un aréopage d'élites ? Dans ce cas, toute la
pédagogie du monde est impuissante
à introduire
l'ouverture et la lucidité nécessaires aux
adaptations
qui se font confusément sentir. Dans un brainstorming bien
mené, par contre, le moindre tartempion est susceptible de
faire progresser l'enquête !
Quid
de
l'autorité ?
« Se croire un
personnage
est fort commun en France » Jean
de La Fontaine, dans "Le Rat et l'Eléphant"
Qu'on
veuille
on non jouer sur les mots, force est de remarquer que
l'autorité
peut être une qualité personnelle autant qu'un
attribut
de pouvoir :
de
même
que chacun peut avoir une influence et un ascendant propre,
l'autorité est d'autant plus respectée qu'elle
est
légitime et librement reconnue.
En
des
temps de
troubles, il est naturel que s'exprime une demande
d'autorité
(chacun veut se sentir protégé des
débordements
possibles du voisin) Toutefois, au risque de commettre un
pléonasme,
nous remarquerons qu'une autorité artificielle aurait toutes
les chances de n'être qu'un leurre dangereux ...
Une
autorité
bien gardée, rassasiée et abritée de
toute
contrariété, peut ne voir, chez les
déshérités
ou les laissés pour compte, que des anxieux ou des
protestataires. Serait-ce faire preuve de responsabilité ?
Pendant
qu'une vision classique de la Politique ne jure que par la recherche
d'une 'régulation
économique' miraculeuse,
il n'est pas sûr
que tous les efforts aient été fournis pour
établir
une régulation saine du dialogue démocratique.
Le
dialogue et
le partage ne sont pas ennemis de l'autorité ; ils ne sont
que
l'occasion de l'établir, de l'affermir ou de l'amender.
Vu
de
Haut, il
semblerait que, de la part du sans grade, oser rechercher une
audience soit considéré à priori comme
de la
prétention : au mieux un manque de savoir vivre, une
impolitesse, ou pire : un vol de temps public. (Et cela,
malgré
les programmes TV que l'on sait ! ... )
Pendant
ce temps, des petits
malins, qui savent se taire aux
moments opportuns, osent la fourberie de « jouer au
cheval
de Troie » aux yeux de leur réseau
privé .
S'ils ne passent jamais à l'acte, personne ne les verra ni
comme prétentieux, ni comme complices
Pourtant,
ne
rien dire quand l'intérêt collectif est
lésé,
c'est de la complicité.
Élitisme
et « ruptures
technologiques »
quels
principes
éthiques envisager pour recentrer: - la
Recherche –
la Bombe atomique – l'informatique quantique - ... les
ruptures
technologiques ?
contexte et motivation du débat :
D'abord : non! pas question
ici de prétendre à une solution miracle !
Si une telle solution existait, vous la connaîtriez
depuis longtemps ou ce n'est pas là que vous la trouveriez !
Qu'est-ce
qui
nous pousse à inventer des théories l'une
après
l'autre ? Et pourquoi les imaginons-nous ?
La réponse est
simple : parce que nous avons de la joie
à
« comprendre » Albert
Einstein, Conceptions
scientifiques, 1952
Certains peuvent dire,
« Don Quichotte, c'est parce que
tu te perds à te poser ces vaines questions que tu finis
dans une
situation de blocage ! ». Il est facile de
leur
répondre : « C'est surtout
parce que certains
refusent de se poser ces questions essentielles qu'ils excluent,
entravent et
disqualifient ceux qui les dérangent. Aux questions non
posées, ou insuffisamment débattues, il ne faut
pas
rêver que soient un jour apportées des
réponses
pertinentes ! Et je ne suis, très manifestement, pas seul
à constater un besoin pressant et non satisfait de solutions
à des problématiques d'ordre politique. Si je
déplore, dans mon environnement, une carence d'incitations
à la réflexion sur les fondements politiques, non
seulement, il est de mon devoir moral de risquer la
prétention à contribuer au débat; mais
de plus, j'y ai un intérêt
direct, dès lors que je suis convaincu qu'une vraie
réponse aux problèmes immédiats que je
rencontre aujourd'hui ne peut pas faire l'économie du
débat souhaité. ».
Repensons
à l'énigme
classique des 3 prisonniers et des 5 ronds blancs ou noirs ... (rappel
de l'énigme). Cette énigme ne peut
être résolue que si chacun prête
à l'autre
une capacité de raisonnement cohérent ! ( Si la
logique de ton bourreau était que tu doives être
un
imbécile, quel bénéfice tirerais-tu
à te
conformer à son enfermement ? )
Revenons donc à
nos moutons! En quoi la majorité,
qui se trouve structurellement écartée des joies
de
l'élitisme, a-telle intérêt
à se
préoccuper des conditions, du contexte et des
conséquences
très concrètes de cet élitisme ?
L'essentiel est souvent de poser les
questions : on pourrait en rester là ! ...
Seulement voilà, c'est le constat personnel des tromperies,
des aliénations
ou des injustices vécues qui incite le quidam à
exposer
sa propre perspective de vues; ce n'est pas on ne sait quelle
prétention supposée, à
échafauder des
théories fumeuses ! Autant on peut être
séduit
par la pertinence d'essais scolaires publiés et
commercialisés
au nom de sociologues et d'élèves de Grandes Écoles;
autant la méthode expérimentale voudrait que les
acteurs vraiment curieux s'intéressent également
aux
témoignages, aux
idées
suscitées par le vécu, et
directement
exprimés. Que penser d'une anthropologie qui ne
prendrait
en compte qu'une réalité traduite
par des
anthropologues ? ( - « Traduire c'est
trahir »!)
Alors, ici, ça continue ... et c'est pas plus cher !
Produits, services, ou mandat démocratique ?
Pour singer le parler savant, disons que les informaticiens qui ont
vécu le
virage existentiel amorcé par la vague du
« logiciel
libre » savent distinguer une logique de
produits
d'une logique de services. ( Plus
prosaïquement, chacun
aujourd'hui, quand il voudra avoir la paix avec une
progéniture gâtée,
se ruinera par l'achat d'un 'Macintosh' ou d'un ordinateur
PC+Windows neuf et pré-configuré / On
demandera par contre à son petit neveu de mettre en
œuvre
gratuitement, sous Linux, la base de données
souhaitée
par les adhérents du club ... ).
Les mentalités sont donc prêtes à se
demander si les prouesses accomplies par les
élites nationales doivent fournir des produits
tout
faits ou, plutôt : des services. Par
exemple (au hasard) :
- des bombes atomiques, livrées au Pays
« clefs en
main »? ou bien : - une unité de
production
et
d'entretien de cette arme ... ?
En passant d'un objectif de
produit, à un objectif de service,
il est vrai
que, déjà, le corollaire d'un
impératif de
« régulation
économique » se
complique d'un impératif de
« régulation de compétences » (dans
le cas
d'un objet de stratégie militaire, il semble bien clair que
ce
second impératif ne peut pas être vu comme
découlant
simplement, de façon limpide, du premier)
... mais quand on s'appelle Don Quichotte, on ne
s'arrête
pas pour si peu au beau milieu du chemin vers l'Utopie : on voudrait
aussi débattre des nuances à distinguer entre
service
marchand (commercial) et Service démocratique de la
République.
Les élites
choyées par la
République sont censées répondre
à un
Service qui dépasse les dimensions marchandes ou de
management
: on leur réserve les notions de tâche
à
accomplir, de mission, de charge à assumer ou de mandat
démocratique. Comment pourrait-on oublier que ce
Service
particulier qui est attendu par la République est
étroitement
lié à la qualité du
« dialogue
politique » dont disserte cette page ?
Avant de se résoudre à n'affronter que
'par
procuration' les questions sous-traitées à des
élites,
le citoyen qui se respecte devrait systématiquement, et
périodiquement examiner les problématiques
connexes -de
confiance accordée, -de légitimité, -
de
conservation du pouvoir de contrôle démocratique.
pour ce qui est des élites élues,
on
peut, à priori, s'en remettre aux techniques de
consultations électorales. ( cf « Vote
à eau » ..)
pour ce qui est des fonctionnaires non élus :
l'évaluation de confiance est indirecte / le
critère de compétence est-il suffisant en
matière de légitimité ? / le souci
invoqué d'assurer une pérennité des
investissements humains justifie-t-il un certain abandon du
contrôle démocratique ...
pour ce qui est des produits ou services
sous-traités par l'Etat (suite à appels d'offres)
: l'évaluation de confiance est indirecte /
l'évaluation des critères de
compétence est biaisée ...
Voilà, à grands traits, une évocation
de
problèmes structurels et matériels
posés par
l'élitisme institutionnel. Une autre catégorie de
problèmes est plus philosophique et relève, une
fois
encore du dialogue, du partage et de l'appropriation
démocratique
de la dynamique même de créativité des
citoyens ;
on identifiera aussi un risque d'accès non
équitable à
la connaissance.
Si le savant s'éclate à inventer une
bombe
atomique, il est triplement gratifié : -
pécuniairement,
- par la reconnaissance (notoriété, gloire)
acquise
grâce aux faveurs de la République (cas du savant
accédant à un équipement rare), - par
la joie
qu'il éprouve à comprendre
En retour de sa
confiance et du paiement de ses impôt, le contribuable
bénéficie d'un atout collectif de
sécurité
escompté : l'arme inventée.
Mais, mises à
part les questions de compétences, et de
confidentialité
militaire ou industrielle, y a-t-il égalité
dans
le
respect des droits d'accès à la Culture du pays
(Culture 'augmentée' par cette invention nationale) ?
L'exemple emblématique de la Bombe Atomique a
été
choisi ici pour marquer les esprits et introduire une ouverture sur
la dimension internationale de la problématique du recours
à
des élites.
Pour fixer les idées, on peut aussi penser, par exemple,
à l'informatique quantique :
- l'informaticien classique d'aujourd'hui deviendra-t-il
un homme de Cro-Magnon aux yeux des rares génies d'un futur
peu éloigné, capables de maîtriser une
logique quantique d'extra-terrestre ?
- si le consommateur continue à se contenter d'une Culture
limitée aux modes d'emploi de produits tout faits - s'il
devient dépendant d'une informatique qui finit par le
dépasser à tel point que même les
meilleurs ne sachent à peine que paramétrer les
merveilles produites par une simple paire de monopoles mondiaux :
vers quel genre de culture seront recyclés les citoyens
ordinaires ? (culture alpha pour les savants / culture bêta
pour tous les autres ? )
aux nano-technologies :
- ces capacités novatrices maîtrisées,
sans handicap, dans des pays dont l'industrie se développe
à grands pas, ne vont-elles pas rapidement chambouler
l'équilibre géostratégique mondial ?
aux bio-technologies :
- problèmes
éthiques, perspectives d'eugénisme, ...
aux outils de la Haute Finance internationale
...
C'est la notion même de
« ruptures technologiques »,
conceptualisée par nos élites politiques ou
militaires, qui doit être débattue par chaque
citoyen !
Une élite, favorisée par la
République pourrait arriver à accomplir des
prouesses, en
termes de produits ou de services accessibles au contribuables: cela
suffirait-il à légitimer l'idée d'un
mandat démocratique, implicite, mais non choisi par un
dialogue démocratique permanent ?
Bien entendu, on conçoit difficilement qu'un paquebot puisse
être commandé par l'ensemble de ses passagers: la
charge confiée au capitaine ne se limite pas au pilotage
d'une traversée ...
mais lorsque l'on vise à des « ruptures
technologiques », qui prend les décisions
? qui est capable de savoir ce que signifient ces décisions
? ce qu'elles impliquent et impliqueront ? les risques encourus ?
comment informer le citoyen Tartempion ? et, n'a-t-il pas son mot
à dire sur son acceptation des bienfaits supposés
qu'on lui promet ?
Citation de Jean Rostand
« L’homme est devenu trop
puissant pour se permettre de jouer avec le mal.
L’excès de sa force le condamne à la
vertu »
principes éthiques et
recentrage :
Chacune des « ruptures
technologiques » évoquées
laisse envisager
une nouvelle source de distanciation entre 'élites' et
simples usagers ou consommateurs et contribuables.
Autres préoccupations
: - les conséquences ou effets de bord internationaux et
géopolitiques de ces ruptures; - la question
théorique
d'un droit d'accès (de l'Humanité toute
entière
?) à ces avancées du génie
humain ...
La simple informatique classique donne déjà lieu
à la notion de «fractures, ou
fossés
numériques » internationaux. Il suffira
d'évoquer
la Bombe Atomique pour rappeler l'enjeux colossal d'une recherche
d'éthique en matière d'appropriation de ces
« ruptures technologiques » .
Sans compter que, pour
être moins spectaculaires et moins
médiatisées, les
nouvelles perspectives risquent bien d'être au moins aussi
dangereuses:
par le biais de potentialités sournoises, aux effets plus ou
moins indirects, et décalés dans le temps ...
La question du « dialogue
politique » qui se
posait jusqu'ici au niveau interne d'un pays, se pose alors au
niveau international.
La question : « Qui a le droit de
posséder la
Bombe Atomique ? » laisse apparaître un
non-sens. (Trois alternatives intenables : autoriser tout le
monde / désarmement naïf
généralisé / club fermé
auto-proclamé.
...[On s'épargnera ici une digression tentante sur les
histoires parallèles du TNP -Traité de Non
Prolifération et d'un certain Abdel Kader Kahn ... ] )
Par contre, la question : « Qui pourrait
être
considéré comme moralement
autorisé,
temporairement, à détenir cette
Bombe »
semble plus pertinente, pour peu que l'on considère, de
façon
terre à terre, l'état actuel du Monde, et que
l'on vise
à favoriser une issue pacifique au dilemme
évoqué.
L'idée présupposée est la
crédibilité
d'une acceptation collective à vouloir recentrer le
débat.
D'une logique de défiances et de concurrences
inter-nationales, interne à notre Planète, il
serait
souhaitable de passer à une logique commune
d'évitement
de catastrophes globales.
Il faut d'abord souligner l'opportunité
d'atteindre, par
la seconde logique, non seulement les mêmes objectifs
implicites que ceux qui étaient classiquement
visés par
la première, mais sans doute bien plus !
Raisonnons en termes de motivations plutôt qu'en
termes de
produits, ou même de services; et ne mettons pas la charrue
avant les bœufs !
La stratégie
commerciale, bien connue, de « création
de
la
demande », consiste à vanter une
solution avant de s'être enquis de la demande.
C'est cet artifice
démagogique
qui est mis en
œuvre par ceux qui flattent avant tout les instincts les plus
primaires :
- si on cherche à avoir un avantage sur les
voisins, c'est pour ne pas être
inquiété;
- si on ignore
les
risques majeurs qui planent sur nos têtes, c'est pour ne pas
affoler les populations;
- si on veut les
jouets de l'autre, c'est pour s'amuser ; ...
Alors qu'en remettant à
leur place les motivations premières, cela pourrait donner :
- nous voulons d'abord rester en vie ? : Reconnaissons avec
lucidité
les risques de catastrophes (nucléaires,
écologiques,
conflits internes, ...), et mobilisons nous collectivement pour y
faire face.
- nous voulons ne pas être inquiétés
et vivre sereinement ?: Rassurer l'étranger peut
être
plus efficace, moins coûteux et plus gratifiant que de le
tenir
sous la menace de nos armes; coopérer avec lui pour contrer
les risques mondiaux pourrait s'avérer devenir une source
d'enrichissements mutuels .. - nous voulons
donner du
sens à nos
existences (plutôt que nous distraire
perpétuellement)
? Coopérons à des programmes de Recherche
internationaux pour partager « la joie de
comprendre »
...
Arrêtons là le détail d'un
développement
que les timorés préféreront voir comme
naïf, plus que osé ; en attendant que
ceux-là nous
détaillent les raisons de leur optimisme,
présentons
enfin le critère moral envisagé pour
décider de qui pourrait se voir reconnu l'accès
aux
« ruptures
technologiques ».
(Après tout ce baratin, il faut bien tenter
quelque chose, même si ce n'est qu'intuitif et
essentiellement
destiné à (re)lancer le débat )
Ce critère serait donc celui des motivations
et
de la paternité de l'invention de ces
technologies. Remarques :
malgré les critiques avancées ici
contre l'élitisme, noter le parti-pris de faire confiance au
désintéressement supposé des savants;
de croire en leur « joie à
comprendre »
on propose de n'accepter de ne reconnaître le
droit
à disposer de leurs technologies, qu'aux inventeurs et
à la lignée de leurs descendants, pareillement
motivés et capables de comprendre toutes les
étapes du raisonnement intellectuel. Ce n'est pas en
interdire
définitivement l'accès aux 'retardataires' : ce
n'est que les inciter à la patience et à la
persévérance vers un objectif qu'ils ont
l'avantage de savoir atteignable (objectif qu'ils pourraient corriger
et amender à leur guise)
on a vu que des contradictions peuvent exister entre
certaines options élitistes et le désir commun de
partager une participation consciente et lucide à la
Culture. Mettre en avant un tel principe moral pourrait avoir pour
bénéfice d'exacerber la prise de conscience de
ces contradictions ... C'est alors que des principes
démocratiques (internes à chaque pays) pourraient
ouvrir la voie à un recentrage ...
Conclusion
: Qui veut relever le débat ?
bibliographie :
"La vitesse de l'ombre : Aux
limites de la science "
par Jean-Marc Lévy-Leblond
/ Editions du Seuil
... qui milite "pour que la science devienne une véritable
culture" !
Notes :
vu dans "Science & Vie" N° 1070 (Nov. 2006) :
à propos des 'cellules souche' ==>
"commercialisation du vivant" .... "mercantilisme de l'espoir"
.... 'banking' privé ( http://www.h-ivf.com)
( rapports très éloigné avec la choucroute ;-)
* Alzheimer : "le Flurizan agirait sur la cause même de la
maladie." .. " il inhiberait la formation des plaques
amyloïdes qui causent la mort des cellules
cérébrales"
* L'appétit pour la viande pèse sur l'environnement ...
....)
note :
"démocratie"= appellation contrôlée ?
"démocratie
participative" : ??? ! Ces deux mots
accolés devraient être
appréciés comme un pléonasme inutile !
"démocratie
représentative" : illusion d'optique
?
comment un homme (ou un femme) pourrait-il (elle)
représenter 60 millions d'humain ?
Imaginons que dans une république Rétine les
cellules nerveuses photoréceptrices veuillent se choisir un
représentant :
les cellules étant soit des cônes, soit
des bâtonnets, l'élu ne pourra, en aucun
cas, ni synthétiser, ni représenter la moyenne
des informations visuelles collectées par des cellules
définitivement différentes et
complémentaires ! S'il advenait que cet
élu ait la prétention de décider
à partir d'une vision 'personnelle', selon qu'il est
cône ou bâtonnet, il serait avant tout
influencé par les couleurs, ou par les contrastes ... !
D'où l'importance essentielle des
moyens de consultations démocratiques : voir "vote à eau"
! ;-)