Partage et dialogue politique

Séduire ? convaincre ? suggérer ? informer ? : partager la décision politique

Amalgame

Démission personnelle, élitisme

Dialogue et partage

Quid de l'autorité ?

Élitisme et « ruptures technologiques »

Amalgame :

C'est devenu, aujourd'hui, un lieu commun : « les Français se désintéressent de la politique ; ils se défient des politiques ».
En outre, peu se soucient de l'ambiguïté du mot « Politique » dans ce genre d'expression désabusée. Pourtant, un coup d'œil au dictionnaire laisse déjà entrevoir les amalgames favorisés par l'homonymie imposée par notre vocabulaire officiel :   <politique : définition du dictionnaire>
De plus, dans le langage courant, on confond allégrement, avec ou sans malignité, les notions couvertes par le mot 'politique' avec celles que recouvre le mot 'politicien'
  <politicien : définition du dictionnaire>


voir note : illusion"démocratie" = appellation contrôlée ?

Démission personnelle, élitisme :

Une question d'actualité, à la veille d'une échéance électorale essentielle, et à l'heure où chacun prétend vouloir favoriser le dialogue citoyen, est donc de clarifier et de préciser le vocabulaire employé.
S'il s'agit de 'politique politicienne', il ne peut effectivement y avoir que des politiciens pour s'étonner de ce qu
'une majorité de citoyens équilibrés aient d'autres soucis que des calculs purement claniques, exposés par des journalistes payés pour gloser à partir de cette manne d'inspiration téléguidée .
Quand, par contre, on s'intéresse à la 'conduite des affaires publiques', on est rapidement ramené au piège de l'élitisme. Le citoyen ordinaire, convaincu d'avoir affaire à des questions qui dépassent ses compétences, ses connaissances ou ses capacités d'information, s'en remet à des spécialistes de politique, et la boucle est bouclée : option politique ou option politicienne finissent par ne faire plus qu'un !
D'où cette attitude, peut être inconsciente mais couramment répandue, qui incline à chercher avant tout Le bon candidat politique qui défendra ses intérêts, et des convictions partagées. On perd alors progressivement l'habitude, puis le goût et la curiosité de discerner, analyser, et comprendre par soi-même les enjeux politiques, afin d'imaginer et de se forger ses propres réponses ; on se contente alors d'accepter et de partager les convictions professées par l'élu de sa démission personnelle.

lu dans "Le Figaro" du 30-11-2006 page 11 :
« Recherche  et marché : les réflexions du Comité éthique » 
[...]
  « La réflexion éthique a-t-elle tendance à diaboliser le marché ?  - La réflexion éthique n'est ni dans la frilosité vis-à-vis du marché ni dans sa diabolisation. Elle doit en revanche pouvoir dire quelle est la marge de liberté de la recherche. Et surtout quelle doit être la lucidité du monde de la recherche dans la connaissance éventuelle de son instrumentalisation. Au fond, ces journées sont une réflexion sur une certaine naïveté collective, qui émane à la fois des chercheurs, des médias, et d'une grande partie de la société.
    Propos recueillis par Catherine Petitnicolas »

Dialogue et partage :

On en arrive ainsi à une nouvelle confusion, ou à un glissement consensuel et culturel de sens, à propos de 'partage' d'opinions ou de décisions.
Dans une démocratie, il est de bon ton de souhaiter que les décisions politiques soient partagées par la plus grande proportion possible des citoyens.
Attention, toutefois, à ne pas se laisser piéger par la rhétorique ! L'opinion d'un chef, charismatique ou pas, peut être dite partagée, même si elle l'est par la contrainte !

Le Politique, soucieux de légitimité, devra avant de les institutionnaliser, faire partager des desseins clairs : il devra alors informer, pour ensuite convaincre. Selon son tempérament, il peut alors envisager de 'faire de la pédagogie' à ses administrés, ou bien essayer de leur suggérer ses vues, en s'évertuant à séduire l'opinion. Tout cela est beaucoup mieux que de se contenter d'imposer abruptement, mais ce Politique pourra quand même, pour ce faire, jouer de son autorité et des facilités que lui confère le Pouvoir ...
   Cette approche du partage de décisions préconçues, on le voit, laisse entendre une dynamique de gestation unilatérale des desseins, idées ou décisions politiques. Des Décideurs conçoivent une décision, et ensuite, c'est à la population d'accepter ou de valider. Si tout le monde est d'accord, après coup, la décision sera réputée partagée.

Voyons là le piège rhétorique à éviter ! L'idéal démocratique sous-entend bien plus qu'un partage 'à posteriori' de solutions toutes faites, quand bien même elles seraient parfaites. C'est à la gestation même des idées et des décisions que le Peuple a besoin de participer !

voir "la créativité" de Mihaly C.

Ce n'est pas seulement une décision finale qui doit être partagée, ce sont aussi l'enrichissement culturel, l'ouverture et la liberté qu'apportent les soucis, les doutes et le travail nécessaires à la découverte ou à l'invention de la décision à partager.
Quand on se contente de valider ou d'accepter des propositions, il n'y a dialogue qu'au moment de cette validation ou acceptation;
une Démocratie digne de ce nom devrait permettre un dialogue permanent, dès la gestation des nécessaires décisions à adopter.
( Clin d'œil au « vote à eau » , option « cahier de doléances temps réel  » ...)

Ce dialogue permanent, et en « temps-réel », est d'ailleurs de plus en plus indispensable en notre XXIème siècle, vue la complexité grandissante et structurelle des problèmes à résoudre : même dans les armées, la tendance moderne semble bien être de donner de plus en plus d'autonomie au simple 'fantassin' !
Comment élever le débat,  quand celui-la est déjà mené par un aréopage d'élites ? Dans ce cas, toute la pédagogie du monde est impuissante à introduire l'ouverture et la lucidité nécessaires aux adaptations qui se font confusément sentir. Dans un brainstorming bien mené, par contre, le moindre tartempion est susceptible de faire progresser l'enquête !

Quid de l'autorité ?


« Se croire un personnage est fort commun en France »
 Jean de La Fontaine, dans "Le Rat et l'Eléphant"


Qu'on veuille on non jouer sur les mots, force est de remarquer que l'autorité peut être une qualité personnelle autant qu'un attribut de pouvoir :
de même que chacun peut avoir une influence et un ascendant propre, l'autorité est d'autant plus respectée qu'elle est légitime et librement reconnue.

En des temps de troubles, il est naturel que s'exprime une demande d'autorité (chacun veut se sentir protégé des débordements possibles du voisin) Toutefois, au risque de commettre un pléonasme, nous remarquerons qu'une autorité artificielle aurait toutes les chances de n'être qu'un leurre dangereux ...
Une autorité bien gardée, rassasiée et abritée de toute contrariété, peut ne voir, chez les déshérités ou les laissés pour compte, que des anxieux ou des protestataires. Serait-ce faire preuve de responsabilité ?

Pendant qu'une vision classique de la Politique ne jure que par la recherche d'une 'régulation économique' miraculeuse, il n'est pas sûr que tous les efforts aient été fournis pour établir une régulation saine du dialogue démocratique.
Le dialogue et le partage ne sont pas ennemis de l'autorité ; ils ne sont que l'occasion de l'établir, de l'affermir ou de l'amender.

Vu de Haut, il semblerait que, de la part du sans grade, oser rechercher une audience soit considéré à priori comme de la prétention : au mieux un manque de savoir vivre, une impolitesse, ou pire : un vol de temps public. (Et cela, malgré les programmes TV que l'on sait ! ... )

Pendant ce temps, des petits malins, qui savent se taire aux moments opportuns, osent la fourberie de « jouer au cheval de Troie » aux yeux de leur réseau privé . S'ils ne passent jamais à l'acte, personne ne les verra ni comme prétentieux, ni comme complices

Pourtant, ne rien dire quand l'intérêt collectif est lésé, c'est de la complicité.

Élitisme et « ruptures technologiques »

   quels principes éthiques envisager pour recentrer: - la Recherche – la Bombe atomique – l'informatique quantique - ... les ruptures technologiques ?

contexte et motivation du débat :

D'abord : non! pas question ici de prétendre à une solution miracle !  Si une telle solution existait, vous la connaîtriez depuis longtemps ou ce n'est pas là que vous la trouveriez !

Qu'est-ce qui nous pousse à inventer des théories l'une après l'autre ? Et pourquoi les imaginons-nous ?
La réponse est simple : parce que nous avons de la joie à « comprendre »
Albert Einstein, Conceptions scientifiques, 1952
 

Produits, services, ou mandat démocratique ?

Citation de Jean Rostand
« L’homme est devenu trop puissant pour se permettre de jouer avec le mal.
L’excès de sa force le condamne à la vertu »

principes éthiques et recentrage :

bibliographie :

   "La vitesse de l'ombre : Aux limites de la science "
    par   Jean-Marc Lévy-Leblond   / Editions du Seuil
... qui milite "pour que la science devienne une véritable culture"  !


Notes :
    vu dans "Science & Vie" N° 1070 (Nov. 2006) :
     à propos des 'cellules souche'   ==> "commercialisation du vivant" .... "mercantilisme de l'espoir"  .... 'banking' privé  ( http://www.h-ivf.com)

( rapports très éloigné avec la choucroute     ;-)
* Alzheimer : "le Flurizan agirait sur la cause même de la maladie."  .. " il inhiberait la formation des plaques amyloïdes qui causent la mort des cellules cérébrales"
* L'appétit pour la viande pèse sur l'environnement ...
....)

note :   "démocratie"= appellation contrôlée ?