Eloge
de l'oisiveté
Editions : "ALLIA"
par Bertrand Russel
Présentation de
l'éditeur :
«
Les méthodes de production
modernes nous ont donné la
possibilité de permettre à tous
de vivre dans l'aisance et la sécurité. Nous
avons choisi,
à la place, le surmenage pour les uns et la
misère pour les autres : en cela, nous nous sommes
montrés bien bêtes : mais il n'y a pas de raison
pour persévérer dans notre bêtise
indéfiniment.
»
citations
:
[
vient d'abord une définition très
intéressant du
travail qu'il faut absolument avoir lue - par soucis au moins de
culture générale :
cela pourra sembler simpliste, -proche de la
définition
de la 'quantité de Travail' en sciences Physiques ... -
En gros il y a ceux qui font: très mal
payés, et ceux qui font faire : très bien
payés ;
cette 2e catégorie étant subdivisée
à
l'infini avec par exemple ceux qui conseillent sur le comment faire
faire ... mais il existerait une 3e classe d'individus ,
beaucoup
plus respectée que les deux autres :
(Nota Bene :
ici particulièrement, il est
indispensable de se
référer au texte complet ... ) ]
... « Ce sont des gens
qui, parce qu'ils
possèdent des terres, sont en mesure de faire payer aux
autres
le privilège d'être autorisés
à exister et
à travailler. » [...] «
Malheureusement, leur oisiveté n'est rendue possible que par
l'industrie des autres; en fait, leur désir d'une
oisiveté confortable est, d'un point de vue historique, la
source même du dogme du travail. La dernière chose
qu'ils
voudraient serait que d'autres suivent leur exemple. »
page 32 : « Quand je suggère qu'il
faudrait
réduire à quatre le nombre d'heures de travail,
je ne
veux pas laisser entendre qu'il faille dissiper en pure
frivolité tout le temps qui reste. Je veux dire qu'en
travaillant quatre heures par jour, un homme devrait avoir droit aux
choses qui sont essentielles pour vivre dans un minimum de confort, et
qu'il devrait pouvoir disposer du reste du temps comme bon lui semble.
Dans un tel système social, il est indispensable que
l'éducation soit poussée beaucoup plus loin
qu'elle ne
l'est actuellement pour la plupart des gens, et qu'elle vise, en
partie, à développer des goûts qui
puissent
permettre à l'individu d'occuper ses loisirs intelligemment
.
»
page 34 : « Sans la classe oisive,
l'humanité ne serait jamais sortie de la barbarie
»
[
après avoir évoqué, page 32, le
cinéma, le foot et radio : ]
page 37 : « Comme les gens ne seraient pas trop
fatigués par leur temps libre, ils ne
réclameraient pas
pour seuls amusements ceux qui sont passifs et insipides. Il y en aura
bien 1% qui consacreront leur temps libre à des
activités
d'intérêt public, et, comme ils ne
dépendront pas
de ces travaux pour gagner leur vie, leur originalité ne
sera
pas entravée et ils ne seront pas obligés de se
conformer
aux critères établis par de vieux
pontifes. »