Histoire du Luxe en France  / des origines à nos jours
Editions : "Eyrolles"  
par "Jean Castarède"  [ diplômé de l'ENA, de HEC et docteur ès sciences économiques ...]
Présentation de l'éditeur :
«  Le luxe fait rêver ... Mais qu'est-ce que le luxe ? Un art ? Un art de vivre ? Un état d'esprit ? [...]
.. l'auteur fait défiler les époques, révélant ainsi différents aspects du luxe au fil de son évolution  [...]
»
citations :
page 108 :  « Isabeau de Bavière ou la dégénérescence du luxe
[...] Isabeau de Bavière, l'infortunée et infidèle femme de Charles VI, le roi fou qui laisse le pays s'entre-déchirer [...]
Il faut se représenter Isabeau à Vincennes avec les dames de la cour, dont les nudités sont à peine voilées par leurs rivières de pierreries, mises à la mode, nudités rendues visibles par ces découpures d'étoffes que d'ingénieux prédicateurs appelaient "fenêtres d'enfer". [...] »
page 111 :  «  Ce luxe qui dégénère  au Moyen Âge il est subtil, car il est principalement axé sur la survie  C'est un luxe "existentiel", par opposition aux effusions et à la luxuriance de la Renaissance pour laquelle le luxe sera ostentatoire et entraînera, avec lui, les autres caractéristiques du luxe : le culte de l'excellence et de l'exigence esthétique .
»
page 147 :  « La mise en question du luxe [...]
Le paradoxe est que la remise en cause du luxe au Moyen Âge visait les communautés religieuses. Le concile de Paris, au XIIIe siècle, a défendu aux religieuses de danser, aux religieux de porter des gants blancs et d'avoir des couvertures de bonnet. [...] »
page 189 :  «  Le siècle des lumières, le siècle des jouissances
   Le libertinage de la pensée s'étant haussé au rang de philosophie avec une connotation positive, le mot tend alors à ne plus désigner uniquement le dérèglement des moeurs. 
 Dès lors, il n'est pas étonnant que le luxe de la pensée et de la réflexion s'accompagne du luxe du paraître et de l'illusion.   Au XVIIIe siècle, l'apparence de l'individu et de ses possessions est devenue l'élément indispensable pour se créer une place au sein de la société ... »
page 195 :  

Voltaire : « ... Le goût du luxe entre dans tous les rangs; Le pauvre y vit des vanités des grands, Et le travail, gagé par la molesse, S'ouvre à pas lents la route de la richesse »

Rousseau : «   Il faut des jus dans notre cuisine, voilà pourquoi tant de malades manquent de bouillon. Il faut des liqueurs sur nos tables, voilà pourquoi le paysan ne boit que de l'eau. il faut de la poudre à nos perruques, volà pourquoi tant de personnes n'ont pas de pain. » « Ce n'est pas des sciences me dit-on, c'est du sein des richesses que sont nés de tout temps la molesse et le luxe. »