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note de GONIC : Attention!
si nous indiquons ici des titres d'ouvrages actuellement
présentés en librairie cela ne veut pas
forcément dire que nous en cautionnons toujours le contenu !
Nous souhaitons seulement montrer ce qui nous parait
intéresser actuellement nos concitoyens (selon
l'idée que les grandes librairies n'auraient pas
intérêt à placer, sur les meilleurs
rayons, des livres qui risqueraient de ne pas se vendre)
Par ailleurs, nos citations [ parfois annotées en
vert] sont très certainement plus ou moins
volontairement partiales : on ne peut bien les comprendre qu'en se
reportant aux ouvrages de référence.
Jurassic France
Culture,
Santé, Economie, Banlieues, Education : pourquoi nous sommes en
voie de fossilisation
Editions
: L'Archipel
par : Gerald Messadié
Présentation
de
l'éditeur :
" ... Ce pays que fuient nos élites est devenu le plus gros
consommateur de tranquillisants. Son taux dde suicide le classe au 5e
rang mondial.
Notre système éducatif sombre. Notre protection sociale
croule. Notre culture se regarde le nombril. La colère gronde
dans nos banlieues. La crise est si profonde que le chef de l'Etat
s'est cru tenu de créer un ministère de l'Identité
nationale. Sans parvenr à la définir ...
.... De la culture en perdition
aux périls de la monarchie élective, des fantasmes de Mai
68 à la "pipolisation" de la vie politique, Gerald
Messadié dresse l'inventaire des scléroses qui menacent
le "paradis français", cette enclave jurassique en plein XXIe
siècle.
Attention, hexagonalement incorrect.
"
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Allons-nous mourir de faim ?
Editions
: Calmann-Lévy
par : Frédéric Mouchon (journaliste)
Présentation
de
l'éditeur :
Comment nourrir 9 milliards d'humains en 2050 alors que les ressources
en eau se tarissent, que les terres cultivables se réduisent et
qu'un tiers des espèces de poissons sont déjà en
voie de disparission ?
C'est l'équation qui affole la planète.
Le constat est terrible et général. Les Nations unies
viennent d'appeler à un mobilisation internationale contre le
"tsunami silencieux" de la crise alimentaire mondiale qui risque
d'entraîner dans la famine des dizaines de milliers de personnes
supplémentaires.
De nombreuses associations françaises affirment haut et
fort qu'il y a dans notre pays également des risques
d'émeutes de la faim.
La faute à qui ? Aux spéculateurs qui ont
profité de la flambée des prix des denrées
alimentaires pour s'enrichir ;
aux producteurs de biocarburant qui utilisent d'énormes surfaces
agricoles pour alimenter le moteur de nos voitures ?
Ne faudrait-il pas aussi serrer le ceinture des pays les plus
riches qui gaspillent les ressources terrestres comme si elles
étaient inépuisables ?
Misère généralisée, crise du
marché des matières premières, enjeux
environnementaux : Frédéric Mouchon dresse un panorama
clair, précis et informé de ce qui constitue l'un des
plus grands défis de notre siècle.
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Extraits :
page 3 :
... "50% des habitants du globe menacés d'une crise
alimentaire"
... Selon ces chercheurs, la probabilité est supérieure
à 90% que d'ici 2100 les températures minimales de la
saison des cultures dans les régions tropicales et subtropicales
soient plus élevées que tous les maxima
enregistrés jusqu'à présent, ce qui réduira
considérablement les récoltes affectées par la
chaleur.
La France des travailleurs pauvres
Editions
: Grasset / Mondes vécus
par : Denis Clerc
( "économiste, spécialisé dans l'analyse
des politiques sociales. Il a été rapporteur au Conseil
de l'emploi, des revenus et de la cohésio sociale (CERC) et
président de l'association Economie et Humanisme. Il est
aujoud'hui conseiller de la rédaction du mensuel 'alternatives
économique' qu'il a créé et longtemps
dirigé")
Présentation
de
l'éditeur :
On a longtemps pensé que l'emploi était le
remède à la pauvreté. Ce n'est plus le cas.
La multiplication des emplois à temps partiel ou des "jobs"
temporaires entrecoupés de périodes de chômage a
fait plonger dans la pauvreté nombre de travailleurs et leurs
familles ...
Contrairement à ce qui se passait il y a encore une quinzaine
d'années, ce n'est plus
l'insuffisance d'emplois qui engendre la pauvreté, mais la
mauvaise qualité de ceux qui se créent.
Dans cette évolution, l'Etat
porte une part de responsabilité.
En prêtant
main-forte à la création d'emplois paupérisants,
il a sacrifié la qualité de l'emploi à la
quantité et aggravé le problème au lieu de le
réduire.
Ce que montre cet ouvrage , c'est que cette voie est sans issue et qu'il
est urgent de changer de politique.
Le contexte nous y pousse : le pays a besoin d'emplois
créateurs de valeur s'il veut faire face aux défis de la
mondialisation et du vieillissement ...
Mais cela suppose un gros effort en matière de formation et de
requalification de tous ceux que le
marché a marginalisés.
Le revenu de solidarité active, utile pour permettre aux
actuels travailleurs pauvres de vivre dignement, ne doit pas devenir la
dragée enrobant la pilule du mauvais emploi en le
pérennisant. Désormais, à l'aide sociale qui
soulage mais enferme, il faut substituer l'investissement social qui
vise à donner à chacun les moyens de son autonomie et la
maîtrise de son destin. C'est possible. Ce livre explique
comment.
_____________________________________
Extraits :
page 7 :
... De partout ... mal-vivre :
des fins de mois de plus en plus difficiles, un emploi qui se
dérobe ou qui paye mal, des inégalités qui
progressent, une paupérisation rampante qui menace de plus en
plus de monde ...
Entre les chiffres avancés par les économistes et
la réalité ressentie par le plus grand nombre c'est le
grand écart.
page 8 :
... crainte de tomber ... les craintes ne sont pas imaginaires,
pas davantage que les difficultés du quotidien auxquelles doit
faire face une partie de la population. Elles sont largement
liées à l'emploi, qu'on en soit privé momentanément
ou durablement, ou qu'on soit contraint
d'accepter des emplois qu'il faut bien qualifier d'indignes,
puisqu'ils ne permettent pas d'en vivre.
page 9 :
.. Mais la pauvreté d'aujourd'hui - ou la
paupérisation .. - concerne largeùment le monde du
travail, et la protection sociale se révèle impuissante
à y faire face.
page 10 :
L'Etat providence n'est
pas obsolète. Au contraire : il a un boulevard devant lui, pour
peu qu'il sache utiliser les bons leviers et organisetr la
cohésion sociale, au lieu - comme c'est le cas actuellement - de
la détricotyer consciencieusement sous prétexte
d'impécuniosité.
...
Or, aujourd'hui, les chômeurs sont, pour une part d'entre
eux, victimes de processus d'exclusion.
On les juge "inemployables".
... "Inutiles au monde", pour reprendtre la terrible expression d'un
tribunal médiéval pour légitimer la condamnation
à mort d'un pauvre vagabond. Il y a là,
manifestement, quelque chose qui ne tourne pas rond.
...
exclus de l'économie, condamnés à choisir entre chômage
et petits boulots, entre misère et pauvreté.
page 13 :
... la pauvreté résulte de l'emploi, plus que d'une
protection sociale insuffisante.
page 215
"De la solidarité à l'autonomie"
Réduire la pauvreté dans une
société comme la nôtre est possible.
[ l'auteur démontre même que c'est 6 fois plus facile que
naguère ...]
Schizophrénies
françaises
Editions
: Grasset
par : Erza Suleiman ( professeur de sciences politiques à
l'Université de Princeton où il dirige le Centre
d'études européennes - auteur, entre autres de : "Les
Hauts fonctionnaires de la politique" - "Les Elites en France" - "L'Age
d'or de l'Etat" - "Le Démantèlement de l'Etat
démocratique" )
Présentation
de
l'éditeur :
.... Car c'est un drôle de pays,
décidément, que cette France qui prétend à
l'universel mais n'a que son 'exception' à la bouche; qui
promeut l'égalitarisme mais ne cesse de privilégier sa
toute-puissante 'élite'; qui ne jure que par le sacro-saint
'modèle républicain' mais se laisse gouverner par des
monarques et leurs cours; qui s'enorgueillit de sa culture mais la sabote en
négligeant ses écoles.
Entre déclinisme ambiant et sursauts d'orgueil, entre
culte des principes et trahison des clercs, entre discours et
réalités, quel est donc, aujourd'hui le vrai visage de la
France ?
_____________________________________
Extraits :
[ ce
regard extérieur est un cadeau de grand intérêt que
les Français devraient considérer avec attention ...
( l'auteur a longtemps cotoyé notre "France du haut' et bien des
grands noms de l'Amérique ... )
même, (et aussi ) parce qu'il nous en apprend autant sur la
façon de regarder de l'auteur que sur nous-mêmes.
( Se pourrait-il qu'on puisse passer une vie sans comprendre la
nécessité humaine et 'pragmatique' de viser
au-delà du 'pragmatisme', de l'arrivisme matérialiste, de
l'utilitarisme ou d'un objectif de 'Croissance' indéfinie ? ...)
Si nos 'élites' françaises ne font qu'exploiter,
par une réthorique dévoyée, des 'principes' (-
dont ils se contrefichent dans les faits, - mais auxquels les 'petits'
Français sont culturellement attachés ), il est bon de
savoir que sela saute aux yeux des témoins de l'étranger
!
].
page 85 :
... La France est devenue un pays des lobbies, comme toute
société démocratique, mais avec une
différence fondamentale. Les lobbies les plus puissants
défendent leurs intérêts (ou leurs acquis) en
invoquant les principes fondateurs de la République.
page 88 :
... Et si un nombre limité de personnes manifestent de
grands dons à un âge précoce, doivent-elles
être pour autant indéfiniment récompensées ?
... Un des problèmes de la France c'est que c'est l'élite
qui demande et obtient 'toujours plus', et que son corporatisme la rend
toujours plus conservatrice que la société.
page 89 :
... une seule préoccupation : maintenir les situations
acquises de ceux qui ont réussi à se glisser dans la
petite aristocratie que la démocratie française a
créée.
page 96 :
Rien n'est plus facile pour l'élite française que
de confondre copinage et professionalisme.
Mais il y avait une indéniable sincérité dans
cette confusion.
On leur avait appris à raisonner en termes de classes.
page 98 :
Comme le non-conformisme a peu de chance de réussir, il
s'ensuit que quiconque réussit ne peut devenir par la suite un
non-conformiste. D'où l'uniformité et
l'homogénéité.
page 103 :
Là où le système français
prête le flanc à la critique, c'est dans sa façon
d'autoriser un écart immense entre les principes
d'égalité qu'il énonce et le type
d'égalité et de démocratie qu'il pratique.
... il
est probable qu'on trouve la même proportion de compétence
et d'incompétence dans un échantillon de n'import quelle
population.
...
Travailler
sans les autres
Editions
: SEUIL / "non conforme"
par Danièle Linhart : sociologue du travail et directrice de
recherche au CNRS
Présentation
de
l'éditeur :
....
_____________________________________
Extraits :
page 127 :
... Surprenant de voir le secteur public importer en son sein des
pratiques individualisantes, des pratiques de mise en concurrence, et
éroder ainsi une motivation au travail bien réelle chez
ses agents, alors que les
entreprises privées se lancent au même moment à la
conquête de postures au travail et de motivations calquées
sur ce que semble brader le secteur public. On assiste ainsi à
un ballet, à un chassé-croisé.
Pour les salariés du privé, il faut
désormais se dévouer, se donner, s'identifier (comme les
agents du service public) à la cause de leur entreprise,
mais toutefois avec
deux
différences de poids :
la première est qu'ils ont à le faire au profit
d'objectifs auxquels ils n'adhèrent pas nécessairement,
qui ne comportent que rarement des dimensions universalistes, et la
deuxième est qu'ils doivent accepter une éventuelle
dimension éphémère de cet engagement total, car
les entreprises du secteur privé n'entendent pas se lier paer
des engagements de longue durée. La notion de
réciprocité en matière d'engagement n'existe pas
dans le secteur privé.
Nombre de travaux sociologiques et de gestion ont mis en
évidence la responsabiklité des logiques modernisatrices
dans l'effritement des valeurs du secteur public sur lesquelles se
fondent la conscience professionnelle ou l'ethos du fonctionnaire.
page 128 :
... les entreprises privées estiment légitime
d'édicter une morale de l'engagement et du dévouement
professionnel qui ressemble à s'y méprendre à
l'ethos du fonctionnaire (attaqué par la même
modernisation), sans pour autant remettre en question sa logique de
rentabilité indifférente aux préoccupations
sociétales. Qui plus est, les entreprises privées tendent
à vouloir imposer à la société dans son
ensemble cette vision d'un salarié moderne vertueux, qui devient
par glissements progressifs celle du citoyen vertueux.
Mais, plus paradoxal encore, tout se passe comme si cette
tentative de transplantation de l'ethos du service public au sein des
entreprises privées ne pouvait s'opérer sans une
diqualification de ce même service public. Comme s'il fallait,
pour s'approprier totalement et formater ce besoin de
dévouement, le désenclaver du terreau qui lui permet de
s'épanouir. N'assiste-t-on pas, en effet, à une
véritable démarche de décrédibilisation de
ce secteur, de mise en doute de la légitimité sociale de
ses fondements, qui porte très largement ses fruits au sein de
l'opinion publique ?
page 129 :
... Une grande partie des qualités professionnelles
développées par les agents du secteur public sont
rapatriées dans les entreprises privées, mais dans un
esprit plus guerrier, et sous la férule managériale.
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