Gros
plan sur le 'Logiciel Libre'
Les
professionnels de la
Presse ont récemment souligné un
événement (*) ayant
trait au « Logiciel
Libre » , ... et, depuis, nous avons
ressenti la nécessité absolue de tenter d'ajouter
notre propre grain de sel à cette salade médiatique qui
ne cesse d'ignorer les premiers concernés ...
(*) : Dans le
quotidien "Libération" des 4 et 5 novembre 2006, pages 4 et
5, se trouve tout un exposé présentant
ce Logiciel Libre, l'info traitée étant
intitulée : « Union libre pour Microsoft
».
Alors quoi ? Il
est encore nécessaire, en France ! , en 2006 !, qu'un
journal
destiné au grand public soit obligé, pour faire
comprendre un événement stratégique
important, de re-détailler le B.A BA du Logiciel Libre et
de l'Open Source ? !!
Malgré toutes les analyses et toute la
'pédagogie' déployées depuis au moins
deux décennies, par les informaticiens, par la
Presse, et même par des instances officielles comme l'ADAE
..., il semblerait bien que de coupables
ignorances dans le grand public, ou peut-être certaines confusions plus ou
moins intéressées, n'aient toujours
pas été dépassées
!
Pas question ici de retenter ici une
n-ième définition de ce que peut bien
être ce Logiciel Libre : ceux qui ne veulent pas
faire la différence entre : - sonner son chauffeur
personnel, utiliser un taxi à l'occasion-
, et : -louer ou acheter le véhicule dont on a
besoin-, ceux-là ne seront jamais atteints par une
quelconque tentative pédagogique
déployée à leur égard ! ...
Alors, si on était convaincu de l'urgence de
sensibiliser
quand même ces suffisants à la question des
déplacements personnels, il faudrait trouver des subterfuges
... Deux pistes nous sont venues à l'esprit :
- on pourrait inciter les
chauffeurs de taxi et les
chauffeurs personnels à faire grève en
même temps ! ... Ou mieux, à faire la
grève du zèle, en respectant scrupuleusement,
dans la durée, la moindre règle du code de la
route et du code du Travail ...
Mais bon, s'il faut d'abord décider des
exécutants déjà relativement
privilégiés, s'il faut réinventer les
actions concertées, les syndicats, ... dans un
réseau
humain mobile, concurrentiel, structurellement mal
interconnecté malgré la technologie foisonnante
... ça pourrait quand même durer ...
- l'autre piste ? C'est
l'ex-'futur président des
États-Unis' qui nous l'a montrée, avec son film
sur les risques du réchauffement climatique, qui a fait un
tabac ! Rendez vous compte ! Alors que tout le monde
sait depuis belle lurette tout ce qu'ont dit sur ce danger les
scientifiques les plus officiels, alors que le dernier des curieux
connaît l'intérêt de cet Al Gore pour
les questions stratégiques d'écologie, et a lu
certaines de ses mises en gardes datant de plus de dix ans ... il a
suffi d'un film, à la portée de n'importe quel
pingouin, pour créer un événement
politique mondial et pour que les décideurs politiques
semblent soudainement se réveiller ! ...
Donc, l'idée serait de convaincre la plus haute des
Huiles de lancer la
mode choc, qui frappe le sens de la bienséance : imaginez
que le pape en personne se mette à conduire
lui-même sa papa-mobile ! ...
Comment repasse-t-on maintenant de la métaphore
des déplacements personnels ... au « logiciel
libre » ?
C'est tout simple, par cette simple phrase, que vous avez
toujours vue en page d'accueil de notre site, extraite de la
« Constitution française du 27 octobre 1946
»
«
Tout bien, toute entreprise, dont l'exploitation a ou acquiert les
caractères d'un service public national ou d'un monopole de
fait, doit devenir la propriété de la
collectivité. »
Prenons un exemple: les éminents responsables des
Éditions universitaires nous disent utiliser, pour support
numérique d'une majeure partie des travaux officiels ou des
publications de nos chercheurs ou thésards
français ... le format « pdf » !
Il suffira à l'inculte en matière
d'informatique de savoir que, de même qu'un
français doit connaître l'alphabet pour
lire ou écrire sur papier, une machine doit pouvoir
reconnaître un format convenu pour enregistrer et restituer
un écrit numérisé. Si le format choisi
est, comme ce « pdf », la
propriété intellectuelle d'une entreprise
étrangère, on pressent bien, même (ou
surtout ?) sans être diplômé de l'ENA,
qu'une numérisation dépendant de ce format peut
difficilement être considérée comme
pleinement appropriée à la
collectivité française !
( pour mettre les points
sur les 'i' , laissons entrevoir rapidement le développement
qui pourrait être conduit ici à propos des
évolutions que toute norme peut être
appelée à vivre ...
Imaginons, par exemple, que le
propriétaire étranger du 'format' habituellement
utilisé, sans céder ses droits sur ce format,
vienne à cesser brusquement d'assurer
les services dont ce format lui assure l'exclusivité.
L'adoption d'un
nouveau format ne règlerait pas (en tous cas pas
instantanément) la
nécessité de traduire toutes archives ou
documents anciens dans les formats
licites exploitables, dans la pratique, par les seuls
équipements logiciels
réadaptés ...
)
Donc, pour revenir au lien avec notre métaphore,
terminons en souhaitant que les administrations françaises
ou, plus réaliste, les chercheurs
français qui
prétendent oeuvrer pour le logiciel libre, manifestent
légitimement une volonté de voir
imposer la mode, pour toute numérisation officielle,
d'adopter un format qui soit la propriété de la
collectivité française !
Nous sommes persuadés que, dans ce cas,
tout le monde finirait vite par mieux se renseigner, et par mieux
comprendre les enjeux du vrai
Logiciel Libre. ...
( La maîtrise par notre pays d'un format qui
appartiendrait à la collectivité
française, voire Européenne, aurait toujours un
coût : ce coût, dont les citoyens
auraient davantage conscience, et qu'ils maîtriseraient donc
mieux,
pourrait d'ailleurs sans doute être amoindri ou
rééquilibré par une politique
pertinente ... et une conscience démocratique et participative !
)
Nota
Bene :
- pour se ressourcer aux motivations
profondes de
certaines visées du (vrai)
logiciel libre, et pour en comprendre les racines
épistémologiques, nous suggérons ce
détour par les idées d'un savant sur "science
et bon sens"
- pour ceux qui en douteraient encore,
les 2 liens
suivants devraient faire entrevoir à quel point le
sujet du Logiciel Libre est sensible et ne doit
pas être traité à la
légère :
- le but et les motivations initiales du Logiciel
Libre et Open
Source sont-ils de copier de mieux en mieux ou de plus en plus vite,
les conceptions logicielles à la mode, en
suivant les leaders ... ou plutôt de partager
l'accès à la
connaissance, de favoriser la
créativité, et de participer à une
dynamique stimulante ?
quid plura ?
(
on pourra essayer d'y revenir en faisant des phrases ... mais ceux qui
recherchent de la littérature ne sont pas arrivés
jusque
là ! ... )
Open
Source et (choix de)
Démocratie : ... là où
l'Open Source reste (en grande partie) à
être inventé .... :
Qui peut accéder
aujourd'hui au
développement "open source" ? (en France /
à
l'étranger) :
-poucentage d'enseignants ?
-pourcentage d'étudiants ?
-pourcentage de chercheurs
d'emploi ? -pourcentage de retraités
?
-pourcentage de
salariés du privé ? ...
les illusions
ou confusions => contre le
vrai logiciel libre open source ... :
la
dimension
pédagogique de l'Open Source, tel qu'il est
présenté aujourd'hui, avec le piège ou
la
confusion liés à la notion de
"qualité" du
logiciel , cette dimension
pédagogique est-elle
démocratiquement accessible à tous ceux qui en
ont les
capacités ? (chômeurs,
salariés
flexibilisés ...) ?
N'est-ce pas dommageable
à
l'idée même d'un "Open Source" vraiment
"Open", ouvert ?
....
la condition essentielle d'accès au
vrai 'Open Source' n'est-elle pas éminemment
politique ? :
Qui paie les moyens masqués
de l'Open
Source ?
=> - équipements d'enseignement / - environnement
professionnel (avantages structurels) et salaires d'enseignants /
- bourses
d'études et
facilités pour les étudiants (jeunes) /
- inexistance
dans les faits de la "formation
tout au long de la vie", qui
n'existe au mieux que pour quelques privilégiés,
et qui
en informatique, malgré les promesses et les discours
récurrents, et sans doute l'attribution de
crédits
considérables, se
résume à une lamentable mascarade !
il faudra encore revenir sur les confusions
(*) entretenues dans le grand public sur ce
qu'est vraiment le logiciel et
ce qui en fait la valeur ....
en attendant , continuons à payer sans
réfléchir et sans demander des comptes ni des
explications à nos 'représentants'
supérieurs qui
sont fiers de légiférer dans le sens d'une
dépendance accrue à des 'produits' dont ils ne
daignent
pas essayer d'analyser la vraie valeur, les vrais tenants et
aboutissants ... Que la République continue
à faire
confiance à ses fournisseurs plus qu'à
son peuple,
sous couvert d'anti-démagogisme, c'est plus cool pour ses
Responsables ....
(*)
confusions :
- - Rappelons d'abord la
remarque très juste
de Eric Raymond (auteur des maintenant classiques analyses
intitulées « La cathédrale et le bazar
» ,
« Le chaudron magique »,
http://www.linux-france.org/article/these/magic-cauldron/ ou encore « à la
conquête de la noosphere »
http://www.linux-france.org/article/these/noosphere/ ) :
tout logiciel n'est pas un produit, mais un service ! ... (
le maître en a parfaitement développé
la démonstration !
Pourtant même des dirigeants et
responsables publics semblent continuer à entretenir
l'illusion
qu'il serait normal de payer chaque réplique du support d'un
de
ces logiciels, comme on paie la réplique d'un
modèle
d'automobile ! ...
Rendez-nous service, si une contre-argumentation
sérieuse a été opposée
à Eric
Raymond, faites nous la connaîitre , SVP !
)
- autre confusion, et non des moindres : si tout
travail
mérite salaire, et s'il faut bien que ceux qui font les
logiciels puissent vivre de leur travail, on fait mine de ne pas se
rendre compte que ce sont bien plus des spéculateurs, ou des
"mouches du coches" (patrons, manageurs, commerciaux ...),
que
les vrais développeurs qui tirent profit des licences
logicielles restrictives en tous genre ... qui empêchent
ces mêmes développeurs de se former, de
partager les
savoirs, et de se consacrer sereinement à leur
métier sans craindre les chausse-trapes juridiques que
même les spécialistes du Droit ont rarement les
compétences à démêler ! ...
- autre confusion encore : ce qu'un pays doit
maîtriser, est-ce la capacité à
acquérir des
licences logicielles, à savoir utiliser des logiciels libres
qui
se font tout seuls, ou mieux, à faire sous-traiter les
besoins
informatiques au meilleur prix (en délocalisant par exemple
à l'étranger le travail et la
compétence requis
..) ? N'est-ce pas plutôt la
capacité à
motiver et à former ceux qui doivent maîtriser et
faire
évoluer l'informatique ?
( penser au problème des compétences dans la
Défense, par exemple : l'option de sélectionner
une
élite astreinte au secret est-elle jouable à long
terme ?
... Concrètement, aujourd'hui, cette élite
est-elle
autonome sur les grands projets ? ... )
- peut-on vouloir que l'administration publique adopte des
'logiciels gratuits' sans se demander quelles motivations et quels
mécanismes permettent cette 'gratuité' ?
La
'démocratie' souhaitée par les artisans plus ou
moins
bénévoles du Logiciel Libre est-elle
décorélée des devoirs de l'Etat en
matière
de Démocratie nationale ? (Qui organise et qui
paie les
formations ? avec quelle équité entre
Privé et
Public par exemple ? avec quelle équité dans les
choix
d'orientation des travaux ? avec quelle équité
dans
l'accès au pouvoir de gestation des
développements ... )
- Ceux qui auront un peu lu notre site
auront vu
que nous espérons envisager le développement
informatique
sous un autre angle encore ...
Certains parlent de
"sublimer une technique en une philosophie ; sans aller jusque
là nous avons parlé d'une "discipline" permettant
de
faire un pont très concret entre logique
'théorique' et
applications très pratiques ....
répétons-nous :
le but et les
motivations initiales du Logiciel
Libre et Open
Source sont-ils de copier de mieux en mieux, ou de plus en plus vite,
les conceptions logicielles à la mode, en
suivant les leaders ... ou plutôt de partager
l'accès à la
connaissance, de favoriser la
créativité, et de participer à une
dynamique stimulante ?
Nous avons annoncé l'idée d'un
défi ... mais comment le formuler ?
Le papillon bleu va peut-être nous
inspirer ...
L'idée s'est
répandue "qu'un
battement d'aile de papillon pourrait déclencher un
cataclysme
à l'autre bout du monde"...
Cette idée tout au moins a fait le
tour du monde.
Tout comme un certain film parlant du réchauffement
climatique
...
alors pourquoi pas rêver
d'arriver à
quelque chose (autre qu'un cataclysme !) en lançant des
idées en l'air ?
on y viendra ...
même si on n'est pas payé pour
ça ! ...
ATTENTION ! :
l'attitude communément rencontrée
consiste à se borner à dire que toutes ces
histoires sont affaire de spécialistes de l'informatique;
que cela ne peut (ou pire que cela ne doit) pas intéresser
toute la population. Comme si aujourd'hui, le dernier des
pékins moyens pouvait se passer de l'Informatique !
C'est au
contraire une question éminemment
politique ! On ne s'en
débarasse pas en se contentant de payer des logiciels ou les
larbins qui les font tourner !
( exemple
rapide de dimension politique : Qu'est-ce qui fait le prix des
ordinateurs ou autres gadgets électronique ?
Essentiellement, bien avant le coût du matériel ou
de la conception et du développement informatiques, c'est la
quantité des acheteurs ! -Divisez
1 Million de frais d'investissement, en matière de haute
technologie, par 1 Milliard d'acheteurs , et voyez combien cela peut
rapporter ! -
Mais n'est-ce pas la politique qui est la mieux placée
pour influer sur la consommation, les tendances 'culturelles' d'une
population entière ? ...
Alors, toujours pas concernés ? )
... à plus, si vous le voulez bien .... (
" avant l'août, foi d'animal, intérêt et principal"
... nous aborderons le 2e volet de l'idée de défi ... )